lundi 8 juin 2015

Back to Alexandria.


Aucune idée de pourquoi, en cherchant un titre parlant de retour, je repense à l'incipit du quatrième volet du Quatuor d'Alexandrie. Dont je n'ai retenu que le début, parce que la description était réussie sans doute. On va dire ça, vu que je n'ai aucun, aucun souvenir du bouquin. Ce qui n'est pas très bon signe.


Ma dernière publication remonte à presque un an. Il faut dire que je ne me suis guère ennuyée ces derniers mois, entre la thèse à boucler, les colles en prépa, les montagnes de copies du lycée qui pourrissent sur mon bureau, les héritiers qui s'accrochent à mes jambes ou se bastonnent pour la même petite voiture (alors qu'on en a bien trois millions à la maison et qu'il leur faut la même). 

Je suis vidée. Ravie d'avoir soutenu, ravie d'avoir mené à bien ce projet de dix ans de vie, mais vidée. Les cours au lycée ne sont pas finis, notez, et j'ai encore une bonne petite centaine de croquis de géo (amateurs de la Northern Range, ne vous abstenez pas, venez corriger à ma place) (vous verrez comme c'est cool la géographie) (si). 

- J'ai eu de grands fous-rires (notamment la fois où les premières S ont cru dur comme fer que j'étais sérieuse en disant que bien sûr, je note à la tête du client.
- J'ai eu de grands moments de lassitude (quand Stayssi, en seconde de l'angoisse, vient demander du papier toilette sinon je vais faire pipi dans ma culotte madaaaaaaaaame). Ou quand Jessyfer de la même classe note que Napoléon a une couronne de lauriers (BIEN) parce qu'il a vécu au temps de Jules César Madaaaaaaaaaame ? (non) 
- J'ai eu des coups de sang (quand le conseil de classe de la seconde de l'angoisse commence par un "bah, t'façon, on peut pas en faire redoubler 20 comme ça hein, donc Charles-Kévin et Paul-Kévin passeront en première ES avec 2,37 de moyenne" alors qu'honnêtement, les deux bons tiers de la classe n'ont pas le niveau quatrième)
- J'ai eu des instants de grâce (quand Jean-Kévinou de première S arrive à se rappeler qu'on a parlé du scandale de Panama six mois plus tôt) (et qu'il s'en souvient) (en revanche il met deux N à Panama, le petit sacripan) (bon, je l'ai étripé juste derrière parce qu'il le plaçait sur le canal de Suez, le petit sapajou).
- J'ai eu des moments de légère confusion : Madaaaaaaaaaame on a tous voté pour vous pour le prix d'élégance du lycée!!!! moi : gni ? Ouiiiii, parce que vous êtes toujours en robe et que vous mettez pas de baskets. Ah. Bon. J'eusse préféré qu'on louât la qualité de mes cours, m'enfin soit.
-J'ai eu des moments de toute puissance : Madaaaaaaame vous êtes trop méchante, vous voulez jamais qu'on parle en cours. Oderint dum metuant, etc.

Bref, j'ai vécu une année au lycée.


4 commentaires:

  1. Chapeau bas. Pour ma part, je suis bien content d'avoir quitté l'enseignement.

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    1. Je n'ai pas de mérite, j'ai des enfants à nourrir, un mari aux crochets duquel je n'entends pas être, et je ne sais rien faire d'autre :)

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  2. J'aurais bondi moi aussi lors du conseil de classe.
    Mais tu as soutenu (et brillamment), et ça, c'est vraiment chouette!
    Et être élue reine d’élégance du lycée, ça n'a pas de prix! :D

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    1. C'est surtout un vrai soulagement, pour la première fois depuis l'agreg et 2009 je me dis que je n'ai RIEN à faire, rien de rien. Gros gros bonheur.

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