Hier, j'ai reçu un message de Blogger. Un commentaire à modérer. J'ouvre le mail et tombe là-dessus :
La messe, en latin en français ou en chinois, c'est bon comme les enculades d'enfants de choeur dans les sacristies par de gros prêtres pervers, et d'autant plus pervers qu'ils sont plus intransigeants dans leurs condamnations des moeurs du siecle. Mais après tout, c'est pour ça que vous, parents catholiques, mettez vos enfants dans les pensionnats religieux, non ? Pour qu'on leur élargisse le cercle de leur connaissance, hein ?
Finalement, je vais soutenir vigoureusement les pratiques de pédophilie institutionnelle de l'église catholique. Pour une église toujours plus pédophile, toujours plus haineuse, toujours plus jeunesse hitlérienne, toujours plus dogmatique, de sorte qu'elle apparaisse plus que jamais pour ce qu'elle est : un cloaque.
Ouch.
Passé le choc et l'envie de mettre mon poing dans la gueule au connard qui n'a pas eu honte d'écrire ces lignes, j'ai été prise d'un profond sentiment de tristesse et de lassitude. On a beau se dire que tout ça c'est des cons retranchés derrière l'anonymat de leur écran, on se lasse.
Peu après, j'ai discuté avec l'Époux de la nouvelle affaire Benoît XVI qui aurait couvert des prêtres pédophiles. Et j'ai eu aussi le plaisir de lire l'excellent article de Koztoujours sur la question :
http://www.koztoujours.fr/?p=7211
Outre le moment de franche rigolade (car oui, en plus, c'est drôle), un commentaire m'a fortement interpellée : l'un des lecteurs souligne que c'est fou ce que les anticléricaux connaissent tous des tas de gens violés par des prêtres.
Moi aussi j'en ai fait des retraites de communion, de profession de foi et de confirmation, avec des moments où on était en tête à tête avec l'aumônier. Des camps scouts en pagaille, des pélerinages divers et variés. J'ai connu des tas de gens qui ont fait la même chose que moi, certains qui ont été placés dans des pensionnats tenus par des religieux, et je ne connais, ni de près ni de loin, personne qui puisse me rapporter un cas, un seul, même éloigné, de pédophilie avérée au sein des communautés religieuses.
Silence des victimes ? Peut-être, mais enfin, si tous les petits catholiques avaient été violés dans leur enfance, ça ferait quand même des effets à long terme, non ?
Entendons-nous bien. Je ne dis pas que les prêtres pédophiles, ça n'existe pas. On sait bien que les salauds de cette espèce choisissent des métiers qui les rapprochent des enfants : instit, moniteur de sport... le boulot d'aumônier de jeunes en fait malheureusement partie.
Je ne minimise pas non plus la douleur d'un enfant violé, et je pense tout simplement et frustement que les pédophiles sont des gros dégueulasses, point. J'espère qu'ils auront des tas de très, très gros problèmes dans ce monde et dans l'au-delà, qu'ils soient prêtres ou non, et que ce sera bien fait pour eux.
Seulement, il y a beaucoup d'accusations. Pas toutes vraies. Et j'en ai plein le dos des blagues sur les curés pédophiles, des sales sous-entendus et de la diffamation publique - car oui, dire que le pape a couvert des actes pédophiles, c'est un petit peu de la diffamation quand même. Mais vraiment marre. Chaque jour que j'ouvre le journal, j'ai l'impression de prendre une gifle. Et c'est lassant, à force.
Quant au crétin qui a pris la peine de m'écrire ce message, je me contenterai de lui dire que, pauvre con, je te pisse à la raie, ça te va comme ça ? La métaphore à base de fesse me semble être tout à fait digne du fond de ta pensée.